OBJECTIFS |
– Communiquer avec les adultes et avec les autres enfants par le langage, en se faisant comprendre. – Parler ensemble d’une situation vécue avec le groupe, mettre des mots sur des actions. – S’exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis. Reformuler pour se faire mieux comprendre. – Pratiquer divers usages du langage oral : raconter, décrire, évoquer, expliquer, questionner, proposer des solutions, discuter un point de vue. – Apprendre à observer la langue: développer une attitude réflexive par rapport au langage dit et entendu, coopérer avec d’autres pour réfléchir à d’autres formulations. |
APPROCHES INTERLINGUISTIQUES AUX CYCLES 2 ET 3 |
La comparaison de langues aux cycles 2 et 3 s’inscrit dans les programmes officiels des deux cycles du BOEN n°31 du 30 juillet 2020 et concerne plus particulière les enseignements de français et langues vivantes étrangères ou régionales. Elle est la continuité de l’éveil à la diversité linguistique et culturelle amorcée au cycle 1 et se poursuit au cycle 4. La comparaison des langues contribue à développer et renforcer les compétences d’observation et de réflexion portant sur les langues vivantes et sur l’étude de la langue française. Elle s’appuie sur la langue française, les langues étrangères et les autres langues pratiquées par les élèves. Elle permet aussi de développer des attitudes et représentations positives des langues vivantes et de la diversité linguistique et culturelle. |
Approches interlinguistiques aux cycles 2 et 3 – Bulletin officiel de l’éducation nationale n°31 du 20/07/2020 |
||
cycle 2 | cycle 3 | |
Volet 1 :
spécificités du cycle |
« La langue française et la langue étrangère ou régionale étudiée deviennent un objet d’observation, de comparaison et de réflexion. Les élèves acquièrent la capacité de raisonner sur la langue et d’appliquer ces raisonnements sur l’orthographe, la grammaire, le lexique. » | |
Volet 2 :
contributions au socle commun |
Domaine 1 : Les langages pour penser et communiquer
« En français, le rapprochement avec la langue vivante étudiée en classe permet de mieux ancrer la représentation du système linguistique : comparaisons occasionnelles avec le français, sur les mots, l’ordre des mots, la prononciation » |
Domaine 1 : Les langages pour penser et communiquer
« En français, en étude de la langue, on s’attache à comparer le système linguistique du français avec celui de la langue vivante étudiée en classe. » |
Volet 3 :
les enseignements Français Croisements entre les enseignements |
« L’apprentissage d’une langue vivante est l’occasion de procéder à des comparaisons de son fonctionnement linguistique avec celui du français. » |
« L’apprentissage d’une langue vivante étrangère ou régionale est l’occasion de procéder à des comparaisons du fonctionnement de cette langue avec le français […] De manière générale, les autres langues pratiquées par les élèves sont régulièrement sollicitées pour des observations et des comparaisons avec le français » |
Volet 3 : les enseignements
Langues vivantes Croisements entre les enseignements |
« Les activités langagières en langues vivantes étrangères et régionales sont l’occasion de mettre en relation la langue cible avec le français ou des langues différentes, de procéder à des comparaisons du fonctionnement de la langue. » | « Les activités langagières en langue vivante étrangère et régionale sont l’occasion de poursuivre le travail de comparaison du fonctionnement de la langue cible avec le français, entamé au cycle 2. » |
POUR ALLER PLUS LOIN | |
Programme du cycle 2, 2020 | |
Programme du cycle 3, 2020 |
DÉMARCHE | |
Étape 1 : Comment s’appuyer sur les langues familiales pour renforcer les apprentissages de la langue de l’école – le détour par les langues ? |
Quelles compétences du programme peuvent être développées et renforcées par la comparaison de langues ? De manière globale, toute compétence mettant en jeu les compétences métalinguistiques de l’élève est susceptible de se prêter à la comparaison de langue. Pour rappel, la compétence métalinguistique englobe toutes les compétences visant à observer, à étudier la langue comme un objet d’étude. L’étude de la langue en français et l’apprentissage d’une LVE sont les principales disciplines concernées. |
Inventaire : Les items des programmes qui se prêtent particulièrement bien aux comparaisons entre langues concernent l’orthographe grammaticale française. Il s’agit des marques grammaticales : le nombre, le genre, la conjugaison. Ces marques ne se prononcent pas ou guère et apparaissent quasi uniquement qu’à l’écrit.Cycle 2 : – réaliser dans le groupe nominal l’accord déterminant – nom – adjectif ; – réaliser l’accord verbe – sujet dans le cas très simple (sujet – verbe, où le sujet est soit un pronom soit un groupe nominal (nom + un seul adjectif). Cycle 3 : – maîtriser les accords dans le groupe nominal : déterminant, nom, adjectif ; – sujet-verbe dans le cas simple (sujet proche du verbe, sujet inversé direct) ; – accord avec l’attribut du sujet. D’autres phénomènes se prêtent également à la comparaison : Cycle 2 : – comparaisons de mots (distinction des syllabes, des mots, des lettres, des sons ; rapprochement des mots apparentés voire transparents) ; – ordre des mots ; – phonèmes identiques et différents ; – comparaison des systèmes d’écritures. Cycle 3 : |
Étape 2 : En LVE, par quel biais introduire la notion que l’on souhaite comparer ? |
|
Il s’agit exclusivement en cycle 2 et, avant tout, en cycle 3 de s’appuyer sur les activités langagières orales (compréhension et production orales) pour aborder la notion. Les activités langagières orales s’appuient en LVE sur des référents de type flashcards / Bildkarten par exemple. Ces référents symboliques permettent d’ancrer chez les élèves un référent mental. |
|
Quelques exemples : – utilisation de flashcards / Bildkarten avec des référents « singulier »/« pluriel », « masculin »/féminin » |
|
– recours à un « v » pour une phrase affirmative, un « x » pour une phrase négative et un « ? » pour une phrase interrogative. Ces référents visuels serviront à concevoir le recueil de données linguistiques et permettront le retour au français langue de scolarisation. |
Étape 3 : Comment recueillir les données linguistiques des familles ? |
Il s’agit de recueillir les données utiles à la comparaison en s’appuyant sur le partenariat école-famille. Les parents peuvent être sollicités et participent s’ils le désirent. Solliciter les connaissances linguistiques permet de valoriser ces dernières et, de fait, de valoriser celles de l’enfant. Cela permet également un lien entre la famille et l’école, en reconnaissant que les connaissances linguistiques familiales concourent aux apprentissages scolaires. Ce libre recueil permet aussi de se faire une idée de la diversité linguistique de sa classe. Le recueil peut se faire à l’écrit en demandant de traduire ce dont on a besoin (mots, groupes nominaux, phrases). Il peut également se faire à l’oral. Le recueil peut être direct : un élève peut apporter ses connaissances ; un parent ou des parents peuvent être invités à venir y assister et aider pendant une séance où des comparaisons de langues seront mises en œuvre. |
|
Étape 4 : Comment comparer les langues en classe ? |
|
L’activité en binôme ou en groupe est intéressante car elle favorise les échanges et nourrit la réflexion. Elle permet aussi de placer dans le groupe l’éventuel élève locuteur d’une langue, qui deviendra expert de cette langue. Nul besoin, en tant qu’enseignant, de connaître ou maîtriser les langues familiales, les compétences métalinguistiques de l’enseignant, celles des élèves ainsi que les connaissances linguistiques de certains élèves sont suffisantes pour mettre en œuvre la comparaison en classe. |
|
|
|
Affichage de classe à partir des langues familiales | Activité de comparaison et classement des « bonjours » |
Étape 5 : Par quel biais revient-on à l’étude de la langue en français ? |
|
Le retour au français peut s’appuyer sur les référents symboliques utilisés en LVE (flashcards / Bildkarten) et sur les activités de comparaisons de langue. Cet appui passe par une phase de transposition de l’oral à l’écrit pour que l’élève réalise la difficulté principale de la grammaire française à l’écrit : les marques grammaticales qui ne s’entendent pas. |
|
|
|
Par exemple : – montrer aux élèves les référents singulier / pluriel utilisés en LVE ; – leur demander de ne donner qu’un mot (sans déterminant) à l’oral puis à l’écrit : |
|
– leur demander si on entend une différence à l’oral et comment fait-on pour faire la différence à l’écrit. → Le rôle de la marque « s » prend alors son sens et est corrélé avec les autres langues, dont la langue vivante enseignée. → Dans ces langues, la différence entre le singulier et le pluriel s’exprime à l’oral et à l’écrit. Il existe alors un référent mental «singulier» et un référent mental «pluriel». |
BÉNÉFICES |
|
Publication 2023